La pluie tombe à nouveau, la fraîcheur se fait sentir et les feuilles tombent petit à petit des arbres voltigeant dans l’air. L’automne enrobe doucement le paysage de ses bras et la forêt se remplit de la complainte parfois si discrète des cerfs en quête d’amour. Entendre ces souffles rauques fuser dans la nuit, voilà toute la beauté du brame, nulle besoin d’en voir l’auteur pour ressentir toute la puissance de cet animal. Les raires se répondent, se toisent, se rapprochent et parfois s’affrontent violemment.
Il suffit d’imaginer dans la nuit ces colosses, leurs bois voltiger au-dessus des fougères, les oreilles se dresser, les sabots écraser les branches et le cerf rattraper une biche qui tentait de s’éloigner de la harde.
C’est ce sentiment d’insaisissable qui rend tous ces instants si beaux. La photographie vient figer un moment mais tout ce qu’il y a avant le déclenchement, l’attente, l’écoute et l’espoir ne sont pas présents sur l’image et c’est pourtant peut-être là que réside toute la beauté de ces instants.